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Les points communs des cultures

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Arabisation, transnationalisme et interculturalité

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Email: Rabeh Sebaa (Oran, Algérie)

Il est de l'ordre de l'évidence de rappeler qu'une langue se parle et se vit. Elle vit aussi au contact d'autres langues qu'elle sustente et dont elle se sustente sur le socle fécond d'une expressionalité vivante et mouvante. Un rapport d'interculturalté et de transculturalité qui revêt le caractère d'une transnationalité. Au delà de la proximité ou de la distance géographique ce sont bien les rapports qui se nouent entre cultures linguistiques qui donnent son sens au trasnationalisme où les langues ont été mises en interrelation.

Claude Levi-Strauss a montré, sans nul doute mieux que quiconque, en quoi "le langage qui constitue le fait culturel par excellence et le moyen par l'intermédiaire duquel toutes les formes de la vie sociale s'établissent et se perpétuent". La forme de cette perpétuation est indissociable de toutes sortes de mythes qui habitent et qui agitent l'imaginaire culturel collectif de tout groupe organisé en communauté linguistique.

Nous pourrons illustrer ces aspects en nous appuyant sur les politiques linguistiques fondée sur l'arabisation dans les pays du Maghreb et qui constituent le vecteur de sédimentation sur le terrain d'expérimentation sociétale en relations avec des représentations langagières transnationales.

Les rapports entre ces différentes représentations qui s'illustrent dans l'expérimentation sociétale, par culture linguistique interposée, s'inscrivent parfaitement dans notre conception de l'anthropologie culturelle que nous définissons comme étant essentiellement l'étude des conditions d'existence de la pensée sociale et des formes d'expressions langagières de l'imaginaire culturel collectif. Nous verrons également comment notre conception recoupe, par certains aspects, celle de Edward Sapir issue de sa célèbre hypothèse du relativisme linguistique et selon laquelle les modes de pensée sont dépendants de certaines des caractéristiques du système langagier. Le cas de l'arabisation des pays du Maghreb dans leur interrelation avec les langues européennes en donne une excellente illustration.

Cette démarche indique tout l'intérêt d'une approche anthropologique critique de la question linguistique conçue comme procès politique linéaire de généralisation-uniformisation de l'usage d'une parole unifiante, recherchée a travers l'arabisation, tant dans les espaces éducatifs que les espaces sociaux. Un procès fondé principalement sur l'issue de la substitution d'un usage linguistique à un autre sans prendre en considération les rapports interculturels et transculturels dans le cadre duquel il se déroule. Car la question des rapports entre signifiants et signifiés dans les langues et les cultures a été de tout temps escamotée ou plus précisément scotomisée dans les sociétés arabes post-coloniales.

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