HARIG BENMOSTEFA Fatima Zohra
Université d’Oran 2 – Mohamed Ben Ahmed
Laboratoire LOAPL
Abstract: By this article, we want to highlight the various forms of definition that the author used to explain xenisms, terms of borrowing during their first job in the French language. This „lexicographer“ work uses methods that are not deliberate but implicit to the extent that they are an integral part of the text.
They have their importance precisely in their lack of rigor, their style being confused with that of the text. When the author uses formulas such as: „that is to say,“ „a kind of,“ „designates,“ „Means,“ „is,“ and so on. it is the context that imposes the definition process. And the difference with the dictionary is, in this regard, obvious: whereas the style of each paragraph in which there exists a xenism imposes a formula, each time variable, the dictionary him, selects a type of definition of the articles: is said of, relating to, etc.
Key words: Xenism, Borrowing, Explanation, Definition, Context, Arabic language, French language
Introduction
Le présent article est une synthèse de quelques descriptions des xénismes en contexte. L’intérêt de cette étude c’est d’identifier le xénisme avant sa transformation. Il traite des aspects sémiotiques des xénismes tels qu’ils se présentent à l’écrit, avec leurs marques spécifiques.
Nous nous sommes intéressés à l’évolution du xénisme pour montrer son cheminement dans les corpus, et à travers les divers contextes dans lesquels il apparaît sous des formes différentes et révélatrices, des problèmes et des difficultés de son insertion. Notre corpus (il s’agit ici de trois romans maghrébins : l’enfant du sable de Tahar Bendjelloun, le Privilège du phénix de Yasmina khadra et Talismano de Meddeb Abdelwahed), nous offre l’occasion d’examiner les manifestations des xénismes qui sont à plusieurs points de vue semblables aux toutes premières étapes de l’apparition des emprunts.
Puisqu’il est question ici de l’imaginaire Arabo-musulman, alors l’écriture de cette pensée Arabe maghrébine ne va pas sans emprunter à l’arabe maghrébin un certain nombre de termes relevant du vocabulaire social et religieux, issu de la culture locale. C’est-à-dire quelque chose de singulier n’ayant de valeur propre que parce qu’il est particulier, original. Entre emprunt et xénime est déterminée par le réemploi ou non du lexème, certains termes persistent davantage que d’autres. Il en résulte que les langues ne s’empruntent que ce qui, à un moment donné de leur contact, a été ressenti par les usagers comme un manque dans l’une des deux langues. Mais la différence est davantage déterminée par le fait que l’emprunt référerait à une
réalité de la culture emprunteuse alors que le xénisme à une réalité étrangère.
Entre les deux, il existe un stade intermédiaire : le pérégrinisme. C’est le stade où le xénisme n’a plus besoin d’être traduit mais est encore perçu comme étranger. Il est assez difficile de déterminer si le mot étranger constitue un xénisme ou pérégrinisme puisqu’il n’existe pas de critères formels permettant de les opposer. Pour notre part nous considérerons les mots étrangers figurants dans les ouvrages lexicographiques comme emprunt et pérégrinisme, qui a une chance d’être transformer en emprunt, est le stade intermédiaire entre xénisme et emprunt, il appartient surtout aux langue de spécialité et « il ne devient un emprunt proprement dit que s’il est employé non plus occasionnellement, mais couramment dans la langue commune » (L. Leroy, L‘ Empr. ling.,1956, p.224).
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Emprunt et « équivalence »
L’emprunt est un processus qui implique une attitude de discours à sens unique : sachant qu’une situation de discours est tout à fait complète lorsque la relation destinateur – destinataire est à double sens .Mais le discours écrit à cette particularité d’être à sens unique, ce qui simplifie l’analyse du problème au point de vue méthodologique, en fixant les protagonistes du discours des rôles stables :
Ecrivain = destinateur, lecteurs = destinataires
Pourtant il est impossible de juger ici du degré d’acceptabilité du terme d’emprunt dans la mesure où le destinataire n’est pas observable. « Cette situation ne permet donc pas l’évaluation du degré d’acceptabilité, à moins de procéder à une enquête ayant pour base le texte lui-même » Faudil Cheriguen p31.
Toujours est – il qu’il y a impossibilité d’exprimer quelquefois des éléments locaux : social, religieux et dans des situations différentes (au souk, au Hammam,en société arabo musulmane) autrement que par des termes locaux.
Exemple : au souk et dans une situation d’échange commercial, les xénismes suivants sont retrouvés dans ‘’ l’enfant de sable’’ de Tahar ben Jelloun page 119.
« Se sont de formules mécaniques dans un arabe mêlé à quelque mots en français, en espagnol, en anglais et même à une langue imaginaire, la langue des forains » Enfant du sable 119.
Xénismes |
Fréquence dans le roman (Par le logiciel Hyperbase) |
Signification |
Errrrbeh Mellioune Talvaza Bilalouane Arbaalaf Aioua L’amourrre Baqali Achr’a Billetat Tfergou We Raskoun Fe |
3 fois 2 fois 1 fois 1 fois 1fois 2fois 1fois 1fois 2fois 2fois 1fois 1fois 1fois 1fois |
Viens Million Télévision En couleur Quatre mille Petite œil L’amour Il me reste Dix Billets Regardez Et Votre tête Dans |
Tableau 1 : Quelques xénismes contenus dans l’enfant du sable de Tahar Benjelloun et leur fréquence |
Ce passage d’une langue à une autre dans le même discours, le besoin d’être plus dans son propre imaginaire, exprimer une réalité locale avec quelques xénismes expliqués tout de suite, soit en français, soit en espagnol ou bien en anglais.
Xénismes en Arabe dialectal |
Traduction |
L’origine |
Mellioune Talvaza Bilalouane Baqali |
Un million Télévision en couleur il me reste |
Arabelittéraire Arabedialectal Arabelittéraire Arabelittéraire |
Tableau 2: Traduction et origine du xénisme
Alors pour le mot Errrrbeh qui veut dire « venez pour acheter » ou « venez pour voir » ou « venez pour jouer et gagner » dans ce contexte, il a ce sens que parce qu’il se trouve dans un contexte qui est celui de la fête foraine ou bien au « au souk »
Le mot ‘’ errrbeh’’ est en arabe dialectale qui vient de l’arabe littéraire ‘’ rabiha’’ qui signifie ‘’ gagner’’ ‘’ réussir’’
On a un autre sens de ce mot en arabe dialectal ‘’Errrbeh’’ veut dire « vient »
-Il en est de même pour le terme ‘’ Ibliss’’ (p71) qui selon le contexte dansLe privilège du Phénixde yasmina khadra,change d’appellation, dans un autre contexte il utilise le mot diable( p87).
le 1er sens pour caractériser Llaz(nom d’une personne)
Le 2 eme sens pour l’envoyer en enfer
-Aussi pour « Rif » qui a été écrit une fois sans majuscule (p42) et une autre fois avec Majuscule ( Le privilège du Phénix de Yasmina Khadra p62)
Le 1er « reste ici, au reg ou au rif, là où l’air est pure »
Le 2eme « En ce temps-là, dans notre Rif bien aimé »
Le 1er sens ➝ indéterminé
Le 2ème sens ➝ identifiable et déterminé ‘’ le nôtre’’
Et si on se plaçait à l’oral il n’aurait pas la même prononciation, dans le 2ème cas, il y’aura peut-être le roulement du ‘’ R’’ par rapport au 1er cas ou on n’accordera pas une grande importance ce le roulement du‘’ r’’.Et selon le contexte ici, le locuteur parle de son rif, il lui accorde plus d’importance
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Différents types d’usages des xénismes
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Les types de xénismes :
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De façons générales, on pourrait distinguer trois types de xénismes.
a-Xénismes utilisés en même temps qu’ils sont définis, puis réutilisés. Ce sont ceux qui semblent le mieux répondre au fonctionnement qu’on envisage d’étudier 1comme par exemple ; Sqifa, Gourbi, Elmokh, Shaykh
b- Xénismes utilisés d’abord puis définis ensuite comme Flen, Talvasa, baqili.
Ils sont sujets à certaine opacité aussi longtemps que leur repérage n’est pas fixé.
c-Xénismes, qui ne sont pas du tout définis et qui sont considérés comme des termes d’emprunt intégrés dans la langue emprunteuse comme par exemple :cheikh, la sourate, coran
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classification
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Notre travail consistera à repérerces trois variétés d’usages des xénismes, à les classer d’après la distinction plus ou moins définie et déterminer leur degré d’acceptabilité et de la quantité proportionnelle au texte, de xénismes définis ou non définis. Ensuite, compte tenu des différents contextes dans lesquels ils sont employés, on pourrait envisager de cerner les différentes catégories du xénismes et du terme d’emprunt, par exemple tel xénisme peut être plus fonctionnel que tel autre dans la mesure où l’un contribue plus efficacement à la compréhension du texte que l’autre dont le rôle est limité à une indication de la couleur locale.
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Explication et usage simultanés
Comme logiquement on pourrait s’y attendre, ce sont les termes les plus nombreux de tous les xénismes employés. Ils ne sont pas encore passés dans la langue française, le tableau ci-dessous précisera leurs emplois dans un texte.
Xénismes définis au premier emploi |
Différents contextes dans lesquels ils sont employés |
Remarques |
SqifaAna al haqqRifGourbi ElmokhShaykhBédouinSqifaZbiba Buraq |
« …..dans le noir de la sqifa ;vestibule reliant la ville et la maison » « ….la formule de l’unicité de l’être, celui qui Ana al haqq mena le soufi à l’insulte… » « …là ou l’air est pur comme une herbe sauvage » « les gourbis poussaient ça et là sans harmonie ….de ce fatras de taudis » « …mais on m’appelle partout elmokh parce que je suis un cerveau, un génie, une magnificence… » « ..ce même shaykh, maître de la prière ,imam de milliers de croyants » « la grand-mère ;visage bédouin très typé, très brun ,mêlé en ses nuances aux blancheurs rubicondes de la ville » « ..dans le noir de la sqifa, vestibule reliant la ville à la maison » « zbiba marque de prière sur le front large, avarice….. » « ..du voyage ; antilopes fragiles, instantanéité de l’envol,….anges nubiles… » |
Définition Explication Explication par une relative traduction traduction explication description définition définition sans genre définition |
MaqtulSahidShikhatDikhrRamadhan SouratesBasmallahIkhwan as-safaNarghilehGhurbaKhalMu’addibHâlNûr Fâl Kashf Mihrab QiblaBûracinZbibaRak’aHlâlimGuidid Eau zemzemFitraMinbarIwân |
« maqtul, assassiné » « shahid, martyr » « des shikhat, parfois putes , parfois corps à prendre par le seul œil du spectacle ; chantant, dansant….. » « au dikhr, bigot qui tourne sur lui meme depuis le début du siècle et qui égrène sans pause les noms d’Allah » « ramadhan, mois ou le livre est à réciter intégralement,quelques versets ou sourates par soir » « versets ou sourates » « :labasmallah, « le nom de dieu » » « ..ikhwan as-safa( frère de la pureté) l’un se devise en deux ;oui ,mais il y a toujours retour à l’unité » « à commander un nerghileh, tabac de miel humecté, buri, masri, tabac national » « ville choisie pour l’exil, ghurba » « …désir de l’oncle, frère de la mère, khal….. » « à l’origine Mu’addib, maitre enseignant, ordonnant le savoir en vue, de son bon usage social… » « de la lettre ha, celle du Hâl , de l’état, instant plein….. » « Nûr, lumière à incorporer, à donner, à s’éclairer soi meme“ « de la lettre fa, pour dire Fâl, bon augure » « par l’interprétation, par le dévoilement, le Khashf » « ..contre le faux marbre du Mihrab, cible à orienter l’ordre des rangées » « des rangées unanimes vers la Qibla, à l’est , lever mythique » « Bûracin, grosse tête trônant sur petit corps, pas très futé » « parfois confondue Zbiba marque de piété imprimée par les cent mille rak’a « rak’a, prosternation obligatoires et surérogatoires, à permettre au front de se frotter au sol“ « des fils de pâte molle, hlâlim, nouilles à sécher au soleil avant de les préparer à la communauté » « guidid, viande sèche et salée ,conservée du mouton sacrifié » « eau zemzem, grâce qui lave pour renaître neuf et page blanche » « retrouvailles avec sa fitra,sa nature primordiale » « de se diriger vers le minbar,escalier et sceptre de commandeur, pour prêcher » « quatre iwân :parcelle bleue à émouvoir, à boire avide les rang lots libérant le corps » |
traduction // définition // Explication par la relative traduction traduction et repérage par guillemets repérage par parenthèses explication traduction définition+traduction définition étymologique traduction traduction et explication traduction // explication // // définition // // définition explication par une relative traduction définition explication |
Tableau 3 : Les procèdes d’explication simultanée des xénismes les plus contenus dans les trois romans
4- Modes d’explication du xénisme : définition, traduction
Parmi les xénismes expliqués avant ou dès que, l’usage en est fait, on distingue :
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Les termes expliqués par une simple traduction :
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Xénismes suivis de « ou » et de leur sens en français tels que :
Talvasabilalouane, une télévision en couleur.
الرشوة La corruption
Es- ser el Mekhfi ; le secret suprême.
‘’ mani’’ « sperme » qloui ‘’ couilles’’ ‘’ taloun’’ ‘’ vagin’’ p 35 Enfant du Sable de T. Benjelloun.
Ou investissement (sens en français + xénismes) tel que : il me reste ; baqili
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Les termes expliqués par une mise en apposition (parfois avec les guillemets ou les deux points) tels que :
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« Zankatwahed » la rue d’un seul
« Amiratelhob » princesse d’amour.
On peut constater que ce type de xénismes comporte une certaine restriction quant à une éventuelle intégration du xénisme, les guillemets permettant de bien marquer le caractère étranger de ce terme à la langue française.
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Les termes expliqués par usage des parenthèses, celle-ci indiquant la traduction.
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Exemple : le mot Llaz (un terme berbère qui signifie famine)
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Les termes expliqués par des expressions telles que :
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Est
Appelé + xénisme ou inversement pour :
Qui désigne est, qui désigne, veut dire :
Veut dire
Est | ![]() |
|
Appelé | ||
Qui désigne | ||
Veut dire |
Bab El Had, comme son nom l’indique c’est « la porte limite »
Loin de signifier obligatoirement que l’emprunt est en cours de réalisation, cela peut signifier seulement le caractère épisodique. Exemple d’emploi à l’aide des expressions énumérées ci-dessus :
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est
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appelée
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qui désigne
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Comme son nom l’indique, c’est
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les termes « empruntés » par dérivations :
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Parfois l’explication du xénisme va jusqu’à une précision de type « étymologique » il en est ainsi pour le terme « Sokan », par exemple, dans :
« …..sokan qui désigne la maison, est apparenté au mot akina »
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les termes expliqués avec plus ou moins d’exactitude à l’aide de l’expression « une sorte de… » 2
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5. Explication et usage non simultanés
Certains termes sont utilisés plusieurs fois avant d’être expliqués définitivement. C’est le cas du terme « Flen » dont les différents emplois sont donnés par le tableau suivant :
Xénismes définis |
Contestés dans lesquels ils sont employés |
Remarque |
Flen |
« …Chez nous, on appelle Flen quelqu’un qui n’existe pas véritablement, ou bien pour parler d’une personne indéterminée » p24 |
Xénisme+explication paraphrasée |
« …et sur ta tombe honte de ton peuple, une pancarte vierge pourrira » « une pancarte aussi dénuée de sens Flen est dépourvue d’importance, il existe en français le h muet…a soi » p130 |
Xénisme+ explication paraphrasée |
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« …Son nom , le vrai ,il l’avait aboli ou oublié »P40 |
Explication |
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«….je suis de nulle part » p86 |
Explication |
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« …l’étranger… » p41 |
Explication+traduction |
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« …on dit Flen pour dire un tel »P132 |
Traduction. |
Tableau 4: Les différents modes d’explications du xénisme Flen dans le privilège du phénix de Yasmina Khadra
Le terme « Flen », comme on peut le constater dans le tableau ci-dessus, n’est donc vraiment expliqué qu’au cinquième emploi, cependant on note une progression du texte vers l’indication du sens : passant du plus compliqué au plus simple pour rendre le xénisme plus familier au lecteur, dans le deuxième emploi : cela signifie, tout au moins, que ce terme a déjà été utilisé. Cependant, ce sera l’évolution du contexte qui finira par en préciser la signification: Un tel contexte est suffisant pour situer le sens du xénisme dans le champ sémantique
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Termes considérés comme relevant de l’emprunt
Certains termes d’emprunt de longue date tel que :
« cheikh » « la sourate » « coran » « djellaba » « Khôl »
Sont intégrés dans la langue française et de ce fait, ne posent pas de problème particulier.
dans la série des termes d’emprunt ( ou xénismes) non expliqués et, par conséquent, considérés par l’auteur ( ou le traducteur) comme étant « les seuls valables » pour décrire cette situation particulière des réalités qui puissent être nommés, mais avec une certaine restriction qui fait qu’en fin de compte l’auteur préfère le terme local pour des raisons à la fois de précision et de style dans le but de donner au lecteur une image propre au cadre arabe Maghrébin.
Citons le paragraphe suivant :
« Errrbeh… Errrbeh…..un million…mellioune….talvazabilalouane, une télé………. » Enfant de sable .p 119
« إن ينصركم الله فلا غالب لكم »
« Si dieu nous donne la victoire personne ne peut vous vaincre ».
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Contexte et connotation : milieu culturel et couleur locale
Il y’a des termes d’emprunt (ou xénismes) qu’on a cité au paravent comme
( diwan, fellah, khemass , djorf , haouch ) ne sont du tout expliqués, pour certains, il s’agit d’une forme d’explication très vagues telles qu’elle puisse être perçue par le lecteur Maghrébin. Autrement la signification demeure confuse pour tout autre lecteur, il en est d’ailleurs de même pour les l’expression ‘’ Bir-es- Sakett’‘ Privilège du phénix ou « ElMajhoul » lexies retrouvées dans Enfant de sable de Tahar Benjelloun.
Il semble évident que l’auteur oppose le milieu culturel connu du lecteur, dans ce cas, il s’adresse avant tout aux lecteurs maghrébins, le recours aux termes d’emprunt et xénismes a donc pour rôle principal : la précision.
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Terme d’emprunt et xénisme : clarté et opacitéet le rôle double de l’auteur
D’après les exemples que nous venons de citer il semble que l’auteur poursuit un double but :
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Dans un souci de clarification, il recourt à l’emploi de xénismes, pour donner au discours un vernis local mais dans la mesure où le xénisme lui-même exige sa propre signification, le problème reste toujours posé.
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Alors l’auteur « met » la narration entre parenthèses pour s’occuper de l’explication du xénisme (ou terme d’emprunt employé)
L’auteur remplit deux fonctions : celle d’écrivain lorsqu’il relate son expérience maghrébine arabo- musulman (description des lieux, personnes et objets comprise) et celle de « lexicographe » (ou traducteur de ses termes d’emprunt ou xénismes).
Conclusion
Nos auteurs ont voulu exprimer leur individualité dans un langage étranger, c’est du point de vue linguistique, forcer le discours au besoin, faire appel à la signification d’une réalité qui ne saurait s’exprimer autrement que par les termes de la langue dans laquelle elle a reçu initialement une dénomination particulière. Nos auteurs écrivent en Français, d’où recours inévitable à l’emprunt qui était au début de son utilisation un xénisme (du fait de son caractère nouveau dans la langue), caractérisé par son aspect phonique qui est beaucoup moins stable que son aspect morphologique et son aspect orthographique permet son identification puisque la structure phonique du français à l’arabe ne va pas sans poser des problèmes de prononciation.Devant une nécessité d’exprimer une réalité étrangère à la langue (et à la culture), l’auteur ne peut faire autrement qu’appeler « les choses par leurs noms » c’est-à-dire ici utiliser les termes arabes d’origine. Parmi ces lecteurs, il y en a qui ne connaissent pas la langue qui a fourni le xénisme d’où toute l’importancedes différents procédés de repérage et d’explication du terme étranger. L’usager du xénisme est porté sur la définition, l’aspect sémantique du terme étranger, l’aspect étymologique ne parait que comme un support à l’explication du xénisme. C’est par tous ces aspects que l’usager est tenu de rendre moins opaque possible aux lecteurs.
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SOUKEHAL Rabah (1999), L’écrivain de langue française et les pouvoir en Algérie, Paris, Ed. l’Harmattan.
1 C’est-à-dire l’emprunt en cour de réalisation
2-pour J.REY-DEBOVE, qui pose préalablement M1 mot de la langue L1
(Emprunteuse )et M2, mot de la langue. L2 (donneuse). « La phrase antonymique est réalisée en discours en trois types de présentation : l’énoncé à verbe métalinguistique (appeler – dire) , l’énoncé qui relie M1 et M2 par ou, et celui quijuxtapose M2 et M1 ou M2 et une périphrase définitionnelle de M1 (avec ou sans parenthèses) un quatrième type libéré de toute présentations spéciale n’est décelable que dans la graphie » ,
(La sémantique de l’emprunt lexical, p117).