L’insertion des sortants de l’Université d’Oran 2: Cas des diplômes en langues étrangères

Aoussine SEDDIKI
Université d’Oran 2 Mohamed Ben Ahmed

Abstract

The main purpose of this contribution is to analyze the career path of the graduates from the Faculty of Foreign Languages ​​at the University of Oran 2. Students and their families, promoters of training offers, training structures employment, the public authorities at different levels are increasingly concerned about the problem of possible job opportunities at the end of university training. Thus, student success is a major issue for themselves, for the socio-professional sector and for universities. One of the criteria of evaluating language training is professional integration, and the measurement of university performance.
The main objective of foreign language training is essentially to enable students to have the ability to express themselves freely and without any particular difficulty, both orally and in writing, on the themes and situations affecting the different sectors,  and linguistic and socioprofessional domains. The development of language skills through the development of a reliable and authentic teaching program enabling students to deepen and further develop their linguistic, communicative and intercultural skills allowing them an easy insertion into the labor market. The student must have a good level in terms of different linguistic, literary and cultural skills in addition to ICT. During the LE training cycle, it is a question of providing students with knowledge and know-how with the aim of making them able to undertake projects and find the place that corresponds their profile in the world of the labour market  (Education and different socio-economic, cultural and political sectors: (Higher Education, National Education, Translation / Interpretation, Tourism, Language of Economy, Trade, Industry, Diplomacy, Management, Civil Service, Vocational Training, Press. ..).

Key Words: Algeria, job opportunities, Employability, Professionalization, Insertion, professional integration, Translation / Interpretation, Vocational Training, Management.

Introduction

La présente contribution vise principalement à analyser le parcours de l’insertion professionnelle des diplômés en langues sortants de la faculté des langues étrangères de l’université d’Oran 2. En cette période ou le secteur socio-économique se trouve en pleine mutation l’insertion professionnelle est devenu un enjeu d’actualité. Les étudiants et leurs familles, les promoteurs des offres de formation, les structures de l’emploi, les pouvoirs publics à différents niveaux se soucient de plus en plus du problème des débouchés professionnels possibles à l’issue de la formation universitaire.

Ainsi la réussite des étudiants constitue un enjeu primordial pour eux-mêmes, pour le secteur socioprofessionnel et pour les universités. L’un des critères de l’évaluation des formations en langues est celui de l’insertion professionnelle et aussi de la mesure de la performance des universités.

1. Objectifs fondamentaux des formations en langues étrangères

L’objectif principal des formations en langues étrangères consiste, comme le souligne Seddiki, „essentiellement à permettre aux étudiants d’avoir la capacité de s’exprimer librement et sans difficulté particulière aussi bien à l’oral qu’a l’écrit sur les thèmes et situations touchant les différents secteurs et domaines linguistiques et socioprofessionnels.“1 Il est aussi important de dispenser aux étudiants un savoir et un savoir faire dans le but de les rendre en mesure d’engager des projets en l’occurrence de travailler dans différents domaines du secteur socioéconomique. Compte tenu du processus de l’internationalisation caractérisant notre époque, une grande importance est accordée à l’acquisition d’une compétence interculturelle. L’enseignement/apprentissage de la langue à objectifs spécifiques dans des cadres autres que strictement « scolaires » fait partie de l’une des priorités durant le cycle de la formation en langues étrangères à l’université.

En Algérie, pour le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique il s’agit sur la base de la reforme mise en place en 2004 d’atteindre les principaux objectifs suivants :

1. Tenir le temps avec le développement, les technologies et les sciences à travers le monde,

2. Diversification, encouragement et développement du processus de l’internationalisation dans le cadre des échanges et de la coopération internationale,

3. Optimisation de la qualité de la formation et satisfaction des besoins sociaux à travers une offre variée de formation et d’accès aux études universitaires,

4. Adaptation des cursus des offres de formation universitaires aux différents domaines de la vie professionnelle,

5. Développement des échanges entre l’université et l’environnement socio-économique,

6. Promouvoir les valeurs universitaires universelles et consolidation des taches culturelles de l’enseignement supérieur,

7. Dans le cadre de la préservation de la déontologie et de l’éthique universitaire il s’agit de développer l’esprit de la tolérance et du respect mutuel,

8. La mobilité l’employabilité et la formation doctorale.

2. Les compétences de l’étudiant et l’impact social

Le développement des compétences linguistiques par l’élaboration d’un programme d’enseignement fiable et authentique permet aux étudiants d’approfondir et de développer davantage leurs capacités linguistiques, communicatives et interculturelles leur permettant une insertion facile dans le marché du travail. L’étudiant doit posséder un bon niveau au plan des différentes compétences linguistiques, littéraires et culturels en plus des TIC.

Durant le cycle de la formation en LE il s’agit de dispenser aux étudiants un savoir et un savoir faire dans le but de les rendre en mesure d’engager des projets et de trouver la place qui correspondrait à leur profil dans le monde du marché du travail (enseignement et les différents secteurs socioéconomiques, culturels et politiques: (Enseignement supérieur, Education Nationale, Traduction/Interprétariat, Tourisme, Langue de l’économie, Commerce, Industrie, Diplomatie, Gestion, fonction publique, la formation professionnelle, Presse…).

Comme le souligne à juste titre Cordazzo „l’insertion professionnelle est sans conteste un sujet qui interpelle nombre d’entre nous, à différents âge de la vie et de manière personnelle.“2

Au niveau de l’enseignement supérieur l’équilibre conscient détermine le parcours. L’étudiant essaye de trouver les possibilités d’emploi correspondant à sa passion. Il doit juger l’emploi que lui est en mesure de faire. Mais il est aussi important de souligner que l’espace social a un impact sur l’étudiant. Par ailleurs les formateurs, les différentes structures pédagogiques, les évènements scientifiques, les médias ainsi que les acteurs politiques influent naturellement sur le choix de l’étudiant lorsqu’ils stigmatisent ou valorisent certaines disciplines. Il est donc important de souligner que la réussite des sortants ou des diplômés en langues étrangères représente pour le secteur socio-économique, pour la faculté des langues étrangères ainsi que pour les étudiants un enjeu capital. Compte tenu de la situation relative au marché du travail Il est tout à fait évident que l’évaluation des formations ainsi que celle de la performance des universités est devenu un critère primordial pour l’insertion professionnelle.

3. Les diplômés et la recherche d’emploi

Dans la perspective d’optimiser l’insertion professionnelle des diplômés, le gouvernement algérien a mis en place des structures ayant comme objectif la prise en charge des sortants. Nous citons dans ce cadre à titre d’exemple les deux structures l’ANSEJ3 et l’ANEM4 qui se fixent comme objectif principal d’accompagner un maximum d’étudiants diplômes dans le parcours de la recherche d’un emploi correspondant plus ou moins à leur profil. Les diplômés en langues étrangères sont généralement orientés vers les domaines de l’enseignement, de la presse, de l’interprétariat et de la traduction, de la communication, de la gestion administrative, de la culture. Certains diplômés éprouvent, comme partout dans le monde, des difficultés. Un bon nombre de diplômés accepte de suivre une formation supplémentaire pour pouvoir tenir le pas avec l’offre d’emploi qui lui est proposée. Cependant il est aussi utile de souligner qu’en Algérie la conviction du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique de soutenir et d’encourager la professionnalisation des offres de formation dans les différents domaines a un impact positif sur l’insertion professionnelle des diplômés. Ainsi la recherche d’un emploi est sensiblement facilitée.

4. Professionnalisation des offres de formation

La question de la professionnalisation des offres de formation en langues étrangères n’est pas nouvelle au niveau national et international. Les missions historiques de l’université qui consistent en la transmission des connaissances, la formation des cadres, la valorisation de la recherche demeurent toujours au centre des préoccupations de l’enseignement supérieur. L’objectif consiste essentiellement à encourager l’université à mettre en place un mécanisme visant l’ouverture sur le secteur socio-économique. Il est donc question d’incorporer une culture de la performance. Ceci est confirmé par Ghouati lorsqu’il souligne qu’il s’agit de l’incorporation (…) de nouvelles missions et donc de nouveaux objectifs à travers la mise en avant d’une nécessité pour l’Université de „s’ouvrir“ sur l’environnement socio-économique…“5 La logique des compétences est privilégiée. La préoccupation principale concerne les objectifs d’employabilité et de l’insertion des diplômés à travers lesquels il sera possible d’augmenter les chances d’emploi. Ceci devient possible grâce à la diversification des cursus. Dans le cas de notre analyse il s’agit des offres de formations dans le domaine des lettres et langues étrangères (LLE). Compte tenu des orientations du ministère de l’enseignement supérieur l’opération d’harmonisation des offres de formation à l’intérieur des différents domaines est soutenue. Il s’agit aussi en même temps d’harmoniser les formations avec le marché de l’emploi et de développer davantage les chances d’insertion professionnelle.

Une flexibilité aussi bien de l’environnement socio-économique que de l’université est requise pour permettre une harmonisation formation/emploi optimale. Ceci n’est possible que grâce à une coopération intense, diversifiée et régulière entre l’enseignement supérieur et le monde de l’emploi et de ses structures. Il s’agit d’une adaptation mutuelle aux nouveaux métiers et aux nouvelles spécialités. Mais il me semble important de souligner que l’université a le devoir de transmettre les bases fondamentales et générales. Les employeurs se chargent par la suite de mieux spécialiser les nouvelles recrues. Une certaine ouverture essentielle pour les étudiants est donc requise pour compléter les connaissances spécifiques. Dans le cas des diplômés en langues étrangères les entreprises organisent à l’étranger c’est à dire dans le bain linguistique, des cycles de formations spécialisées en langues selon le profil et les objectifs de l’organisme (tourisme, industrie, textiles, mécaniques, traduction/interprétariat, commerce, presse, communication, diplomatie, enseignement, Arts, …).

L’objectif fondamental des formations en langues étrangères dans les établissements universitaires algériens, comme d’ailleurs à l’image des autres domaines, est celui de la professionnalisation et du développement de l’insertion des diplômes qui reste l’un des défis majeurs de la politique de la formation dans le secteur de l’enseignement supérieur.

5. Opportunités de travail des diplômés en langues étrangères

L’étude des dépliants conçus par les différents départements de la faculté des langues étrangères de l’université d’Oran 2 dans le cadre de la communication et de l’orientation en matière d’employabilité permet de constater l’existence d’une diversité d’opportunités de travail dans l’environnement socio-économique. Nous citons ci-après les principaux créneaux relatifs à l’insertion des diplômés en langues étrangères :

 

Il est par ailleurs utile de préciser que la liste des métiers ci-haut mentionnés n’est pas exhaustive. L’insertion professionnelle des diplômés est naturellement tributaire de différents facteurs liés essentiellement à la compétence, à la maitrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication, au mode de la recherche d’un emploi et à la motivation de l’intéressé et de ses relations avec l’environnement socio-économique. Certains diplômés en langues étrangères possèdent aussi des diplômes de la formation professionnelle. Ceci leur donne évidemment plus de chance pour trouver un travail dans le secteur socio-économique qui privilégie les candidats ayant un profil transdisciplinaire et possédant plusieurs diplômes.

Conclusion

Il est tout à fait évident que l’université doit se préoccuper de l’orientation et de l’insertion professionnelle des étudiants. Les mutations de l’université algérienne ont engendré une évolution en matière de compétences de base requise pour l’employabilité des diplômés en langues étrangères. Compte tenu des évolutions institutionnelles fortes, l’insertion professionnelle des diplômés en langues étrangères s’est imposée à l’université.

Pour toutes les raisons évoquées dans cette analyse, il est fortement recommandé aux établissements universitaires de systématiser l’adéquation formation-emploi en faisant recours aux structures de soutien nécessaires à l’emploi des diplômés. Une forte collaboration entre les établissements d’enseignement dans les différents secteurs s’avère indispensable et impérative. Nous citons à tire d’exemple les secteurs de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, du travail, de l’économie, des entreprises et autres.

Références bibliographiques

  • LE GOFF Pauline (2010): De la réussite des étudiants à leur insertion professionnelle: nouveaux défis pour l’université et ses bibliothèques. – Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques, Villeurbanne.

  • Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (2016): Conférence Nationale des Universités élargie au secteur socio-économique et dédiée à l’évaluation du système LMD. – Alger 12 et 13 janvier 2016.

  • CORDAZZO Philippe (2013): Parcours étudiants: de la formation à l’insertion professionnelle. – Université Montesquieu-Bordeaux IV.

  • GHOUATI Ahmed (2015): Professionnalisation des formations supérieures et employabilité en Algérie.- IREMAM (Institut de Recherches et d’études sur le monde arabe et musulman – CNRS Aix-Marseille Université).- 17 septembre 2017.

  • SEDDIKI Aoussine (2017): L’insertion des sortants de l’Université d’Oran 2: Cas des diplômes en langues étrangères.- In: Résumés des communications.- Colloque international ‚Langues, employabilité et enseignement supérieur: Contexte(s), Réferenciation et Pratiques professionnelles.- Laboratoire ‚Traduction et Langues – TRADTEC‘, Université d’Oran, 23-25 avril 2017.- Edition: NADAR, ISBN: 978-9931-9358-9-6; Dépôt légal 1er trimestre 2017.

  • SEDDIKI Aoussine (2012): Welche Berufsperspektiven für die Germanisten in Algerien : in: Revue « Traduction et Langues » N° 11/2012, Laboratoire ‘Traduction et Méthodologie – TRADTEC’, Université d’Oran , ISSN 1112 – 3974.

  • SEDDIKI Aoussine (2008 ) : La Formations des Traducteurs et des Interprètes et le marché du travail .- In Actes des Journées d’études sur „La Formations des Traducteurs et des Interprètes en Algérie“, Alger, les 12 et 13 mai 2008, département de Traduction-Inteprétariat, Université d’Alger.- A paraître 2009.

  • SEDDIKI Aoussine (2006) : Über meine Germanistikroute.- In: Leipzig Alumni International – Zeitschrift für Absolventen und Freunde der Universität Leipzig.- Akademisches Auslandsamt der Universität Leipzig (Hrsg.), 13. Ausgabe, Universität Leipzig – Frühjahr/Sommer 2006, 16 – 17.- www.uni-leipzig.de/aaa/lai.

  • SEDDIKI Aoussine (2003) : Welches Curriculum für die DaF-Ausbildung in Algerien.- ODV-Zeitschrift, Publikationen des Oraner Deutschlehrerverbands , 4. Jahrgang 08/2003.


1 SEDDIKI Aoussine : L’insertion des sortants de l’Université d’Oran 2: Cas des diplômes en langues étrangères.- In: Résumés des communications.- Colloque international ‚Langues, employabilité et enseignement supérieur: Contexte(s), Réferenciation et Pratiques professionnelles.- Laboratoire ‚Traduction et Langues – TRADTEC‘, Université d’Oran, 23-25 avril 2017.- Edition: NADAR, ISBN: 978-9931-9358-9-6; Dépôt légal 1er trimestre 2017.- 154/155, 2017

2 CORDAZZO Philippe: Parcours étudiants: de la formation à l’insertion professionnelle. – Université Montesquieu-Bordeaux IV, 2013, 7.

3 Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes

4 Agence Nationale de l’Emploi

5 GHOUATI Ahmed (2015): Professionnalisation des formations supérieures et employabilité en Algérie.- IREMAM (Institut de Recherches et d’études sur le monde arabe et musulman – CNRS Aix-Marseille Université).- 17 septembre 2017, 27.